Vous vous réveillez.
Vous contemplez, le regard vague, le paysage vide, mort.
Vous voyez sans en mesurer l'étendue le monde dévasté qui est le vôtre.
Mais cela ne vous surprendra guère, non. Cette atmosphère d'après-fin du monde, c'est la même qu'hier, et sans nul doute que demain. Cela ne fait pas si longtemps, après tout, que le monde a connu ce repos éternel dont seuls quelques survivants sont sortis, découvrant à leur réveil cette terrible catastrophe. Plus personne ne compte les jours. Après tout, quelle importance ? Cet événement, qui a marqué la population entière, en plongeant la majorité dans un sommeil infini, semble dater d'hier tant il est ancré dans les esprit ; mais, en même temps, vous avez l'impression de vivre, de survivre, dans ces conditions depuis un laps de temps considérable.
Vous aurez certainement, comme d'autres, trouvé un petit fragment de pierre bleue, qui semble avoir jailli d'elle-même d'on-ne-sait-quelle mine pour s'offrir aux rares survivants. Le conservant sur vous, vous êtes depuis témoin de la présence de fantômes et autres émanations des émotions des défunts. Mais qu'importe ?
Le plus urgent, pour vous et pour chacun, est de trouver des compagnons. La solitude est le pire fléau en ce monde dévasté, et une menace tout aussi grave plane au-dessus de vous ...